Tous les amateurs de cinéma connaissent les grandioses nuées sonores de Ligeti entendues dans « L'Odyssée de l'espace ». Elles semblent aussi infinies que… l'espace : même si elles n'ont ni début ni fin, chaque voix s'active à l'intérieur de ces plans sonores statiques. Dans le « Kammerkonzert » de Ligeti, les mêmes nuées sonores fascinantes sont créées par quinze solistes. Chacun d'eux suit son propre rythme, son propre tempo, son propre objectif. C'est de « l'ordre désordonné », annonçait triomphalement Ligeti.
Cette musique sans forme affirmée offre un contraste saisissant avec la Sonate pour deux pianos et percussions de Bartók, un summum de l'expressionisme brut. Au point même où l'on se demande quel est l'instrument de percussion ici, les percussions mêmes ou le piano ? Une chose est sûre, ce concert fera des étincelles. C'est aussi ce que promet Het Collectief, qui marie lors de chaque concert le plaisir de jouer à la précision et à l'expressivité.
Het Collectief (16)
Robin Engelen, direction
2017.02.17 DeSingel Anvers (B) - première