Ce n'est pas la première fois que Collegium Vocale et Het Collectief montent ensemble sur scène : il y a quelques années, nous parcourions l'univers fantastique et souvent enfantin de Leoš Janáček, sous la direction du regretté Reinbert de Leeuw. Notre enregistrement 'Rikadla' a été accueilli avec enthousiasme par la presse internationale.
La nouvelle collaboration est le résultat d'une mission de composition au compositeur allemand Johannes Schöllhorn. « Specchio » est une litanie sans paroles, une invocation muette d'un dieu ou d'une déesse qui s'avère ne pas exister. Avec cela, Schöllhorn veut exprimer un sentiment d'impuissance face à la récente violence de la guerre en Europe.
En contraste avec ce message se trouvent les Prophetiae Sybillarum d'Orlando Lassus. Après tout, dans ces motets du XVIe siècle, qui frappent par une conduite de voix extrêmement chromatique, la venue du Christ est prédite.
Et le terme 'Talea' nous ramène aussi à un passé lointain. Un talea est un motif rythmique récurrent qui donne au cantus firmus d'un motet médiéval son caractère spécifique. Gérard Grisey transpose cette idée à notre époque dans l'une des pièces d'ensemble les plus marquantes de la fin du XXe siècle.